Voici une question qui peut se poser à nos enfants qui osent témoigner de leurs convictions :
Mon fils a été traité d’intolérant parce qu’il défendait les positions de l’Eglise en matière de morale sexuelle. Que lui conseillez-vous ?
Définition de la tolérance
Si j’en crois mon dictionnaire, quand il s’agit d’opinions, la tolérance consiste à laisser l’interlocuteur émettre ses idées, même si on ne les partage pas. Il s’agit d’une attitude respectueuse de la personne, ce qui ne préjuge pas de la valeur qu’on attribue aux dites opinions. On peut alors engager un débat, qui ne peut être constructif que s’il est fondé sur des arguments raisonnés et non des sentiments ou des émotions.
Ce qui crée une difficulté c’est qu’on ne distingue pas toujours une tolérance envers une opinion, qui peut être le fruit de convictions profondes, et une tolérance envers des actes, des comportements, des habitudes, qui peuvent être un danger pour autrui ou pour la personne qui les pratiquent. L’expérience montrera à votre fils que la plupart de ceux, qui réclament la tolérance à cor et à cris, dans le but d’empêcher tout jugement moral sur les actes se révèlent parfaitement intolérants envers ceux qui affirment des convictions en matière de morale.
Ne pas fonctionner dans l’émotionnel !
Alors que faire, face à ces comportements d’adultes qui se multiplient, notamment dans les écoles catholiques peut-être plus qu’ailleurs, pour la bonne raison que l’Eglise Catholique a des positions claires et sans ambiguïté en matière de morale et donc, entre autres, de morale sexuelle ?
Il faut d’abord apprendre à garder son sang-froid, à ne pas tomber dans l’erreur de fonctionner soi-même dans l’émotionnel. Il faut témoigner du respect que l’on a pour les personnes, aussi bien les interlocuteurs que pour ceux qui pratiqueraient les actes que la morale catholique juge désordonnés. Enfin il faut se former, pour bien connaître les arguments raisonnés que nous enseigne l’Eglise. Il faut faire tout cela mais sans nourrir l’illusion qu’en le faisant on évitera d’être tournés en dérision, traités de ringards, méprisés ou insultés. Mère Téresa et Jean-Paul II en ont fait l’expérience bien des fois et, dans les médias, on était prêt à saluer leurs actions envers les plus démunis ou les plus asservis, à condition qu’ils se gardent de parler de morale.
Garder la vertu théologale d’Espérance
Le deuxième conseil sera d’ordre spirituel car, sans la prière et la vie sacramentelle, il sera impossible de tenir des positions, qui ont toutes chances de se révéler chaque jour plus héroïques. La dérive libertaire de l’Occident devient de plus en plus totalitaire. Il n’est plus seulement « interdit d’interdire », il est maintenant interdit de penser et d’émettre des jugements en matière de morale. On aura beau affirmer que l’on respecte les personnes, on sera accusé d’intolérance, péché majeur pour ceux qui ne croient pas au péché ! La prison ou l’amende pour délit d’opinion sont à nos portes. On comprend dès lors que certains de nos évêques s’alarment de ce qui se passe dans les écoles, qui se disent encore appartenant à l’enseignement catholique et dont certains professeurs briment les élèves qui affirment leurs convictions catholiques ! Ce que je dis ne relève pas de la fiction, je peux témoigner de faits qui me désoleraient si le Seigneur ne me maintenait pas solidement dans la vertu théologale d’espérance, qui n’a rien de l’optimisme niais.
Ne restez pas seuls !
Formation humaine, formation doctrinale, vie sacramentelle, prière fervente, appartenance à des mouvements fidèles à l’enseignement de l’Eglise, à des écoles véritablement libres, voilà ce qu’il faut faire : ce n’est pas nouveau mais, plus que jamais, c’est vital pour faire face et bon courage à tous ces jeunes que nous portons dans notre prière afin que leur présence dans le monde soit en témoignage. Si l’éducation que nous leur donnons enseigne une véritable tolérance qui n’est pas une fuite devant le témoignage mais une affirmation raisonnée de notre foi, alors, il se peut aussi que ce soit les autres qui se laissent convaincre…
P. Y. Bonnet