Une force de propositions de lois contrecarrée et récupérée ?
Exemples précis et détaillés, (source CERC) :
Prenons trois exemples :
1) Dès 1883, Albert de Mun propose aux syndicats mixtes le droit d’acquérir et de recevoir des dons et des legs, afin de permettre la création d’institutions de prévoyance contre la maladie, les accidents et le chômage. Ses amendements sont repoussés. Et lorsque 37 ans (!) plus tard la loi accorde enfin aux syndicats la personnalité civile et le droit de posséder, la majorité des socialistes et des syndicalistes critiquent cette législation. Mais allez donc aujourd’hui faire admettre à des syndicalistes que l’essort des syndicats a été entravé à la fin du XIX et au début du XXème siècle par ceux-là mêmes qui se proclamaient les défenseurs du peuple!
2) Lorsqu’à l’exemple de l’industriel grenoblois Romanet, qui avait instauré le salaire familial, des patrons créent des caisses de compensation qui reçoivent des cotisations et qui distribuent aux travailleurs un supplément de salaire, proportionné au nombre d’enfants, la CGT et la CGTU s’élèvent contre cette pratique, pourtant éminemment bénéfique pour les travailleurs. Dans une motion de son congrès de 1929, la CGT condamne même publiquement le principe de sursalaire familial, qui n’est autre en définitive que le principe…des ALLOCATIONS FAMILIALES!
3) Le 2 juillet 1931, la chambre des députés examinait un projet de loi instituant un congé annuel pour les travailleurs, une proposition de loi de m. Ennemond payen, qui reprenait son précédant texte ( déposé trois ans plus tôt le 23 juin 1928), tendant à accorder un congé annuel payé d’une semaine, et une proposition de résolution de M.M Taurines, Neyret et Boyer, invitant le gouvernement à déposer et à faire voter dans le plus bref délai possible, un projet de loi instituant des congés annuels. Tous les auteurs de ces textes appartenaient à la majorité ( de droite ou du centre) qui soutenait le gouvernement Poincaré. Les discussions aboutirent ce même 2 juillet 1931 au vote d’un projet instituant les congés payés obligatoires d’une durée d’une semaine et de quinze jours ( après respectivement un ou deux ans de présence dans l’entreprise). Malheureusement, cette mesure sociale capitale fut repoussée par le Sénat, qui était alors…à gauche! 5ans ( de retard) plus tard, ces congés payés qui ont toujours eu la faveur et les efforts des chrétiens sociaux véritables à ne pas confondre avec certains conservateurs étriqués et égoïstes, donc 5 ans de retard plus tard ces congés payés sont instaurés au mépris total de leurs premiers et authentiques promoteurs.
Essai de conclusion : urgence de la formation pour continuer l’oeuvre des catholiques sociaux.
96 La Constitution pastorale « Gaudium et spes » 172 du Concile Vatican II constitue une réponse significative de l’Église aux attentes du monde contemporain. Dans cette Constitution, « en syntonie avec le renouveau ecclésiologique, se reflète une nouvelle conception de la communauté des croyants et du peuple de Dieu. La Constitution conciliaire a ainsi suscité un nouvel intérêt pour la doctrine contenue dans les documents précédents au sujet du témoignage et de la vie des chrétiens comme voies authentiques pour rendre visible la présence de Dieu dans le monde ».173 « Gaudium et spes » trace le visage d’une Église « intimement solidaire du genre humain et de son histoire »,174 qui chemine avec toute l’humanité et qui est sujette, avec le monde, au même sort terrestre, tout en étant « le ferment et, pour ainsi dire, l’âme de la société humaine appelée à être renouvelée dans le Christ et transformée en famille de Dieu ».175
« Gaudium et spes » affronte de manière organique les thèmes de la culture, de la vie économique et sociale, du mariage et de la famille, de la communauté politique, de la paix et de la communauté des peuples, à la lumière de la vision anthropologique chrétienne et de la mission de l’Église. Tout est considéré à partir de la personne et en direction de la personne: « seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même ».176 La société, ses structures et son développement doivent être finalisés à « l’essor de la personne ».177 Pour la première fois, le Magistère de l’Église, à son plus haut niveau, s’exprime de manière aussi large sur les différents aspects temporels de la vie chrétienne: « On doit reconnaître que l’attention apportée par la Constitution aux changements sociaux, psychologiques, politiques, économiques, moraux et religieux a stimulé toujours plus (…) la préoccupation pastorale de l’Église pour les problèmes des hommes et le dialogue avec le monde ».178