Le but de l’éducation.
Quand on éduque un enfant, on souhaite qu’il se réapproprie, dans la souveraine liberté d’enfant de Dieu, les principes de vie qu’on cherche à lui communiquer. L’enfant est, comme chaque être humain, ‘‘équipé’’ d’un libre arbitre, il est doté d’une intelligence et d’une volonté. Il a les moyens, voulus par le Créateur, pour faire le choix du Bien et accéder à la vraie liberté, celle de la grâce, qui donne la Vie, de la Vérité qui délivre des esclavages et autres addictions.
Un peu de caractérologie !
Nous avons vu dans les articles précédents que le péché originel a laissé en nous des séquelles et que l’Esprit de Mal est très habile à exploiter ces failles que sont jalousie, paresse, lâcheté, perfectionnisme, colère etc.… Je voudrais ajouter que, dans la stratégie éducative, que nous devons adapter à chaque enfant, il faut faire l’effort d’accepter son conditionnement génétique personnel et original, qui lui confère un caractère propre, une façon à lui de réagir, des centres d’intérêt… et d’indifférence, une manière d’aborder les questions. S’initier à la caractérologie n’est pas superflu. Marie Madeleine Martinie avait jadis vulgarisé cette discipline à l’usage des familles et beaucoup en avait fait leur profit.
Il faut savoir qu’un enfant non émotif peut ressentir très fort une blessure de son âme sensible sans le manifester visiblement (ou acoustiquement pour l’entourage !) comme un émotif. Il est clair qu’un père ou une mère, du genre hyperactif, peut avoir du mal à comprendre qu’un enfant peu actif fatigue beaucoup plus vite, ce qui ne ressortit pas à la paresse. Un parent ‘‘secondaire’’, c’est à dire qui ressent tous les événements dans la durée, a du mal à accepter qu’un enfant ‘‘primaire’’ oublie très vite un événement qui a semblé le marquer profondément sur le moment. L’éducation doit tenir compte de ce mode de fonctionnement de l’enfant et viser à apprendre à prendre en main son caractère, non pour le changer (mission impossible) mais pour le piloter en vue du Bien.
La grâce ne fait jamais l’économie de la nature.
Il y a des types de caractère plus influençables, en bien comme en mal, et d’autres qui le sont beaucoup moins, également en bien comme en mal. L’éducation spirituelle et morale est essentielle mais, comme le dit St Thomas, la grâce ne fait jamais l’économie de la nature. Nous ne sommes pas de la nature des purs esprits, notre libre arbitre se déploie au sein de nos conditionnements psychologiques, caractérologiques et sociologiques. L’éducation est elle même un conditionnement sociologique qui vise à ce que l’enfant puisse se passer… de l’éducateur.
Père Y. Bonnet