Des principes seulement destinés aux fondements de la vie politique ?
Un de mes amis m’entreprend sur la Doctrine sociale de l’Eglise. Il n’arrive pas, me dit-il, à en voir les applications pratiques, adaptées au monde de l’entreprise privée. Les principes généraux, tels qu’il a pu les percevoir dans les encycliques des papes de l’après-guerre, lui paraissent clairs, mais il les pense destinés à servir de fondements à la vie politique; les papes dénoncent avec pertinence toutes les fausses voies empruntées par les idéologies modernes, matérialistes, amorales, athées, collectivistes ou individualistes. Cet ami me dit se réjouir de voir Jean-Paul II, dans Centesimus Annus, refuser le productivisme, l’économisme, le culte aveugle de la rentabilité, tout en prônant l’économie d’entreprise, celle où les hommes, qui en ont la capacité, peuvent créer, développer, faire évoluer les affaires, créant ainsi des richesses, des emplois, des sources potentielles de nouveaux investissements. Tout le discours sur l’importance de la famille, sur les limites du pouvoir de l’état, sur la nécessaire vitalité de la vie associative, des » communautés intermédiaires » ( entre l’état et le citoyen), lui paraît sain et plein de bon sens.
Trois questions d’ordre pratique :
– Si oui, qui peut enclencher le mouvement?
-Peut-on espérer en voir des fruits?
Le dialogue clercs-laïcs : la doctrine sociale de l’Eglise, c’est « une affaire qui marche »!
Voilà ce que j’ai répondu à cet ami.
Primo, je ne m’étonne pas du constat que tu as pu faire sur les carences des mouvements chrétiens en matière de Doctrine Sociale de l’Eglise. A mon avis, on est loin d’avoir tiré les conséquences de Vatican II sur la coopération clercs-laïcs et notamment en ce domaine, que je crois connaître assez bien. Les laïcs ne doivent pas attendre que les clercs leur fournissent des pistes d’action, c’est à eux de les imaginer, de les expérimenter et de les faire valider, au plan des principes, par des clercs compétents. Plus le dialogue sera riche, plus les clercs verront, grâce au travail des laïcs, que la Doctrine Sociale de l’Eglise, c’est » une affaire qui marche », plus ils seront enclins à l’approfondir eux-mêmes, à former de nouveaux laïcs, à les stimuler à s’engager…la pompe sera amorcée et peu importe qui aura commencé!
Face à la crise, augmenter l’autonomie, bien préciser le cadre.
Quelles sont les entreprises qui vont résister à la crise?
Qui peut engager ce processus ?
C’est efficace et prouvé! Et chacun travaille dans la paix du coeur.
. Les fruits se voient et parlent d’eux-mêmes.