La liberté religieuse, source et synthèse des droits de l’homme.
Dans Centesimus Annus, le bienheureux Jean-Paul II note » qu’en un sens, la source et la synthèse des droits de l’homme, c’est la liberté religieuse, entendue comme le droit de vivre dans la vérité de sa foi et conformément à la dignité transcendante de sa personne ». Ce langage peut ne pas être immédiatement accessible à un croyant peu formé ou à un agnostique. Le croyant peu formé ne verra pas l’enjeu fondamental de la liberté religieuse comme droit de l’homme, et le lien avec la dignité de la personne, mais l’histoire a toujours montré les abus contre la liberté religieuse comme point de départ des exactions les plus inhumaines. Seule le respect de la liberté religieuse peut mettre fin aux guerres de religion, y compris de la part de baptisés, aux guerres soit disant
» saintes », à l’utilisation de la religion pour les intérêts belliqueux des uns et des autres. Le respect de la liberté religieuse assure le respect de la personne humaine, de sa dignité, de sa liberté et le développement d’un oecuménisme où le meilleur de chaque religion est mis en commun.
Le respect de la vie.
Tuer, c’est-à-dire ôter à quelqu’un la possibilité d’un avenir en ce monde. Ce n’est pas en vertu de son passé que la mise à mort de quelqu’un est inacceptable mais en raison de son futur en puissance. Les opposants à la peine de mort le comprennent bien puisqu’ils militent pour qu’on laisse la vie à quelqu’un qui, dans son passé, peut avoir commis des crimes abominables et inacceptables. Mais une personne ne doit pas être dépossédée par un jugement de cette possibilité d’avoir un futur en ce monde, fut-il carcéral. ( Etant sauf bien sûr l’obligation d’empêcher de nuire et l’obligation de protéger autrui des exactions criminelles elles-aussi toujours en puissance.)
Parallèlement, sur un plan qualitatif, on ne voit pas sur quel critère on pourrait décider que quelqu’un n’a plus sa dignité de personne humaine, ou ne l’a pas, ou ne l’a pas encore, ou par intermittence la retrouverait ? Ce serait également un non-sens.
Embryons surnuméraires ou droit à la vie ?
« L’Eglise sait que cet Evangile de la vie, qui lui a été remis par son Seigneur, trouve un écho profond et convaincant dans le cœur de chaque personne, croyante et même non croyante, parce que, tout en dépassant infiniment ses attentes, il y correspond de manière surprenante. Malgré les difficultés et les incertitudes, tout homme sincèrement ouvert à la vérité et au bien peut, avec la lumière de la raison et sans oublier le travail secret de la grâce, arriver à reconnaître, dans la loi naturelle inscrite dans les cœurs (cf. Rm 2, 14-15), la valeur sacrée de la vie humaine depuis son commencement jusqu’à son terme; et il peut affirmer le droit de tout être humain à voir intégralement respecter ce bien qui est pour lui primordial. La convivialité humaine et la communauté politique elle-même se fondent sur la reconnaissance de ce droit. »( EV 2)
P. Y. Bonnet