Mon enfant est perpétuellement indécis. Est-ce un danger et faut il essayer de le faire changer ?
Apprendre à se servir du » poste de pilotage »
Oui, l’indécision est un danger car la vie nous oblige à faire des choix et donc à prendre des risques. Refuser le choix car c’est un risque, c’est refuser la vie…et les opportunités qu’elle offre. Certes, l’avenir n’est pas certain et, s’il est porteur de chances à saisir, il est également potentiellement fauteur de dangers. Mais justement la vie terrestre comporte par nature cette incertitude et ne pas prendre de décisions, c’est refuser la réalité, refuser la responsabilité, refuser l’usage de notre libre arbitre. La vertu de prudence, qui est une des quatre grandes vertus morales – on les appelle des vertus cardinales – ne consiste pas à appliquer en permanence le principe de précaution, ce qui serait castrateur de toute initiative, mais à prendre des risques soigneusement pesés. Il faut donc obliger l’enfant de tempérament indécis à décider et donc lui apprendre à se servir de son « poste de pilotage », le couple intelligence – volonté.
Le libre-arbitre
Dans sa dernière encyclique, Benoît XVI aborde les problèmes les plus complexes et les plus graves soumis à l’humanité. Ce qu’il enseigne magistralement à ce niveau s’applique à l’éducation des enfants. En effet, chers petits, la volonté est indispensable pour aimer. Aimer c’est vouloir le bien de l’autre et s’y obliger quoi qu’il arrive et c’est s’interdire le mal qui détruit l’autre Mais pour cela, il faut discerner en vérité le bien du mal et donc l’intelligence doit être éduquée à la vérité. Le libre arbitre, dont nous a doté le Créateur, permet de conjuguer Amour et Vérité et, comme dit Benoît XVI, de ne pas céder aux pulsions ou aux peurs, aux déterminismes inventés par les gourous médiatiques, aux diktats de la pensée unique.
Ne les laissez pas s’enliser !
Apprendre à penser à nos enfants, les former au questionnement, à l’esprit critique, à la recherche de la vérité, au jugement moral des actes, premier volet du programme. Apprendre à agir, à ne pas laisser traîner les affaires, à s’obliger à faire, à savoir renoncer à une satisfaction superficielle, passagère, voire potentiellement nocive. Nous et nos enfants serons jugés sur des actes, pas sur des intentions, des bons sentiments ou de bonnes paroles. Chez trop de nos contemporains, on a l’impression qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion ! De grâce, ne laissez pas vos enfants s’enliser dans l’indécision, sachez les secouer à bon escient.
P. Bonnet